mardi 16 avril 2013

Qu'est-ce que la sérigraphie ?

Beaucoup d'entre vous me demandent ce qu'est la sérigraphie. Je me suis aperçue que la sérigraphie est souvent prise pour de l'impression numérique. Voici un billet destiné à vous présenter les bases de cette technique d'impression dont je suis tombée sous le charme.

*** La sérigraphie (du latin "sericum" la soie et du grec "graphein" l’écriture) est une technique d'impression qui utilise des écrans (jadis tissés de soie) en guise de pochoirs. Cette technique est originaire de Chine, mais les Japonais sont rapidement passés maîtres dans cette technique, notamment pour embellir leurs tissus. La sérigraphie fut "redécouverte" à l'âge moderne, popularisée par l'art publicitaire américain des années 50 et détournée avec brio par Warhol et les tenants du Pop Art.

Pour arriver au résultat final - dans mon cas, des textiles sérigraphiés - la marche est longue ! En voici, résumées, les étapes:

*** La première étape consiste à créer son "visuel". Au crayon, sur l'ordinateur, à partir d'une photo ... Personnellement, je dessine au crayon puis je scanne mon dessin. Ensuite, je choisis de le retravailler avec Photoshop ou je le redessine avec un logiciel de dessin vectoriel. Si le visuel comprend plusieurs couleurs, il faut le décomposer en autant de couches : un visuel par couleur.


 Dessin préparatoire d'une petite couronne à l'encre de Chine.

Transposition du visuel avec 
le logiciel de dessin vectoriel

*** La deuxième étape est la réalisation des "typons", soit les "positifs" transparents sur lesquels les visuels sont imprimés en noir opaque. Il faut prendre garde à ce que les différents typons soient bien "calés" entre eux. C'est la fonction des petites croix de calage que l'on retrouve parfois dans la lisière de certains tissus. Je fais imprimer mes typons par des "flasheurs" professionnels, dotés d'imprimantes adéquates. On peut également réaliser ses typons en dessinant dessus directement à l'aide de feutres à encre opaque. 

1 des 3 typons de la Chambre de Poupées Voyageuse.

*** Il faut ensuite préparer ses écrans. Les écrans sont constitués de toiles tissées de fils de nylon au tramage plus ou moins serré (en fonction des encres que l'on compte utiliser). Les écrans sont enduits d'un produit sensible à la lumière. On place le typon sur l'écran enduit et on l'expose à une forte lumière. Une fois insolée, l'émulsion photosensible durcit et obture les pores de l'écran. Les zones de l'écran qui sont restées à l'abri de la lumière (c'est-à-dire, les zones protégées par l'encre noire opaque du typon), ne seront pas bouchées et laisseront plus tard passer l'encre.

On voit bien ici les zones "grises" : la trame n'est pas bouchée et laissera passer l'encre.
Les zones "rosées" sont en revanche bouchées, et l'encre ne passera pas.

  Sur cet écran aussi, on distingue bien le "pochoir".
C'est l'écran correspondant à la couleur bleue de ma
Chambre de poupées voyageuse.
On voit aussi très bien le scotch brun. 
Scotcher l'écran, c'est un véritable cauchemar. Je m'y casse les dents pendant des heures à chaque fois. 
Je ne suis pas une virtuose du scotch ...

 
***Maintenant que l'image du typon est reportée sous forme de "pochoir" sur l'écran, il faut caler ses différents écrans entre eux en les fixant sur un "carrousel". L'atelier de sérigraphie dans lequel je me rends pour travailler dispose d'un carrousel 4 écrans. Une petite planche est fixée au carrousel, sur laquelle on dépose le tissu à imprimer. A l'aide d'une "raclette", on presse l'encre à travers l'écran. La première couleur est imprimée sur le tissu. On fait tourner le carrousel jusqu'à ce que le deuxième écran se retrouve au-dessus du tissu. On passe la deuxième couleur de la même manière, à travers l'écran.

 J'ai commencé par imprimer le bleu.

 Après le second encrage ...
Pour la Chambre de Poupées, il y a un troisième passage d'encre, car la taille de mon tissu imprimé est deux fois plus grand que celle de l'écran. Un passage bleu et rouge pour la première moitié de mon tissu et un troisième passage bleu avec un troisième visuel pour l'autre moitié.

La raclette en action pendant le pressage de l'encre à travers l'écran.
(La raclette, ce n'est pas moi, n'est-ce pas ? C'est la chose en bois et en caoutchouc que je tiens à la main !) 
Pour imprimer les kits de Couronnes à coudre, un seul encrage suffit.



***C'est bien de l'encre que l'on utilise et non de la peinture. Je fais toujours mes propres mélanges pour obtenir des couleurs qui correspondent parfaitement à ce que j'ai en tête. C'est un peu long, mais tellement plus satisfaisant ! Et mes pots de confitures vides servent enfin à quelque chose !



***Lorsque tout est terminé, il faut "dégraver" ses écrans - si, comme moi, on n'en possède que trois ! J'adore cette partie car on utilise, entre autre, le karcher pour achever de retirer l'émulsion insolée de l'écran.
Mais le top, c'est d'admirer enfin ses créations sérigraphiées une fois que tout est lavé et bien rangé !


C'est fini :
en haut, le panneau sérigraphié du kit "Chambre de poupées voyageuse".
et en-dessous, la Couronne à rayures et pois.



Et voilà !
L'impression sur papier est un peu différente dans l'exécution, mais les principes restent les mêmes. Pour en avoir un aperçu, vous pouvez aller jeter un coup d’œil aux cartons d'invitation que j'ai réalisés pour mon frère sur mon autre blog, ici.

^_^

jeudi 11 avril 2013

Pralinettes ! Mariettes ! Chouchous !























Je continue sur ma lancée "goûter".
Si vous ne voyez jamais de billets-pâtisserie par ici, c'est que je n'ai généralement pas l'idée d'aller chercher mon apn pour photographier biscuits, gâteaux ou autres douceurs... Mais aujourd'hui, je ne peux laisser ces mariettes disparaître sans vous en parler ... Car ce qui s'est passé hier dans ma cuisine relève presque de la magie. Jamais je n'aurais imaginé pouvoir tenter de faire des mariettes (ou pralinettes, ou chouchous) moi-même, encore moins de les réussir !

Côté ingrédients, c'est simple : un poids équivalent d'amandes, de sucre roux et d'eau. J'en ai pesé 150g de chaque. Tout cela se met dans une casserole, sur feu très vif. La difficulté (pour moi en tout cas) vient du fait qu'il ne faut cesser de remuer avec une cuillère en bois. Mon épaule me tiraille encore un peu et j'ai attrapé une ampoule sur le petit doigt ... C'est dire si c'est du sport !
Bien. On remue donc jusqu'à obtention d'un caramel assez foncé et franchement épais, bien collant. Au thermomètre, on atteint entre 110 et 120°C.
Ensuite, on coupe le feu et on touille, on touille, on touille. Le caramel refroidit et se transforme en sable. Littéralement ! Je crois qu'on dit que le sucre "cristallise". Quand vos amandes sont pleines de sable, c'est que vous tenez le bon bout !
Après, on remet la casserole sur le feu. Le sable se met à fondre et à enrober les amandes.
Après, on retire à nouveau la casserole du feu. Le caramel qui n'a pas encore adhéré aux amandes se remet à sabler.
Enfin, on replace la casserole sur le feu pour bien terminer l'enrobage des pralinettes.
Et voilà ! On verse le tout sur une feuille de papier sulfurisé en prenant soin de séparer les mariettes pour qu'elles ne soient pas toutes collées entre elles !

Et c'est dé-li-cieux !

lundi 8 avril 2013

C'est l'heure du goûter !

Le goûter, c'est bien un des meilleurs moments de la journée de mes enfants ... comme de la mienne !
Comme j'aime les attendre devant l'école avec de quoi leur faire plaisir !! Évidemment, il m'arrive de me tromper et je me retrouve avec des petits goûters tout frais sortis du four qui ne suscitent aucuns des cris de joie attendus. Je ne referais plus de barres aux céréales et au chocolat par exemple ! Ni de muffins aux carottes - pourtant si bons :) ...  Pour transporter ces petits goûters, j'ai cousu au fil des années toute une collection de petits sacs et de "furoshiki". Quoi de plus naturel d'en sérigraphier une série ? Avec des rayures, en bleu et gris, à petits lapins ou enfants. Au choix.

Ce sont mes derniers kits de coutures ! Une fois assemblés (en 15 minutes top-chrono), ils apparaissent imprimés sur leurs deux faces. Ils sont assez grands pour contenir de quoi nourrir deux bambins et assez haut pour la petite bouteille d'eau !

Je vous laisse les découvrir :

































Les kits se trouvent à la boutique bien sûr !
Et je vous rassure, les tissus sérigraphiés passent très bien à la machine. Je les lave à 30°C pour préserver le plus longtemps possible la beauté et la vivacité des couleurs. Il faut savoir que les encres à sérigraphie résistent à l'épreuve du temps, contrairement aux imprimés numériques qui ont une nette tendance à s'estomper au fil des lavages !

Allez, je file préparer des tartines à la gelée de coing maison ! Les goûters les plus simples sont parfois les meilleurs !























^_^